Blog
Pourquoi viser grand peut tuer votre projet d’hébergement insolite
En dehors des articles plus « pratiques » sur l’installation ou le choix d’un dôme géodésique, j’aime également vous partager des réflexions plus larges. On est plus dans un billet de blog « à l’ancienne » qu’un contenu optimisé pour le référencement dans les moteurs de recherche. Les thèmes abordés sont toujours en lien avec l’installation, la conduite et la gestion d’hébergements insolites (et des dômes en particulier).
Les idées viennent pêle-mêle de nos voyages, visites de lieux inspirants ou de mes lectures.
Aujourd’hui, je vous partage le choc que j’ai eu en visitant 50 villas abandonnées au bord d’une plage magnifique, quelque part en Asie et les réflexions que cela m’a inspiré pour nos projets d’hébergements insolites… Pour info, j’ai choisi de ne pas divulguer le lieu exact car je ne jette pas la pierre (!) à ce resort et ne veux pas encourager la visite de ces villas.
Sommaire
- 1 Ne cramons pas tout notre cash !
- 2 1. « Dream Big » : Quand l’ambition dévore la raison (et le cash)
- 3 2. Trop de dettes tue le projet
- 4 3. La haute saison ne dure pas 12 mois…
- 5 4. Le bon moment, c’est maintenant… Pas dans 3 ans !
- 6 5. L’humain ou l’égo ?
- 7 En conclusion : Bâtissez lentement, mais sûrement
- 8 Partager :
Ne cramons pas tout notre cash !
Une leçon douloureuse pour le promoteur et une chance d’apprendre pour nous…
Quand je dis « ne cramons pas tout notre cash », vous serez certainement d’accord ! Pourtant, on peut se retrouver dans une spirale de dépenses sans parfois savoir comment l’endiguer. Lorsqu’on gère un projet d’installation de logements insolites comme les dômes, il est difficile d’anticiper tous les frais.
Une simple fosse sceptique à changer peut faire déraper notre budget…
Alors quand j’ai découvert ce lieu reculé, bordé par une immense plage vide (ou presque car quelques pêcheurs y viennent en journée), j’ai flashé ! Et puis, j’ai aperçu un resort avec une cinquantaine de villas… Toutes abandonnées ! Quel gâchis financier, humain et écologique…
Sur le papier tout semblait pourtant réuni pour un succès total : une grande marque de l’hôtellerie, une plage magnifique sur une île reculée (un peu trop peut-être?), une puissance financière et marketing.
Alors, que s’est-il passé pour que ces villas tombent dans l’abandon à peine un an et demi après le lancement du resort ?
Comme un paquebot échoué…
Dans l’hôtel adjacent où nous avons séjourné (même groupe), nous sommes une vingtaine de clients en ce début décembre pour au moins une quarantaine d’employés ! Des frais de structure énormes pour entretenir ce paquebot échoué. Face aux typhons et aux vents marins le bâtiment doit sans cesse recevoir des soins. Nous sommes hors saison, ok, mais on sent clairement que le projet est surdimensionné.
Voici dans la suite de ce billet ce que j’ai ressenti face à ce qui semble un échec et quelles leçons j’en ai tirées pour nos logements atypiques (en résonance avec mon livre de chevet actuel..).
1. « Dream Big » : Quand l’ambition dévore la raison (et le cash)
Quand on entreprend, nous sommes en permanence soumis à une pression : la croissance.
Il faut viser la lune nous dit-on, pour au pire finir dans les étoiles… Soit.
Mais ne serait-ce pas les étoiles qu’on aperçoit lorsqu’on est sonné ? Knock-out !
L’ambition, il en faut pour oser se lancer dans une activité économique, c’est vrai. Mais de quoi parle t’on exactement ?
Se lancer avec une vision gigantesque peut paraître inspirant. Mais en hôtellerie comme en permaculture, tout est question d’équilibre. Une croissance trop rapide, des frais fixes trop lourds, et le modèle s’écroule.
On peut aussi rêver de créer son/ses hébergements atypiques sans pour autant vouloir développer une franchise internationale !
Face à ces villas décrépies, une évidence germe dans mon esprit : step by step !
- Astuce : Privilégiez une croissance par phases. Testez, ajustez, puis scalez.
Si l’on en croit les statistiques relatées par Forbes, une entreprise sur deux ferme avant 5 ans.
Et savez-vous quelle est la principale raison ?
Le manque de clients, pas de marché ?
Et non ! Ça c’est la seconde raison !
La première, c’est le manque de cash et l’impossibilité d’en trouver. L’argent est toujours le nerf de la guerre.
Alors, ça vous inspire quoi pour lancer un projet de dôme géodésique Airbnb ?
2. Trop de dettes tue le projet
L’erreur classique ? Emprunter trop ou trop vite.
On ne va pas se mentir, c’est chiant de faire un dossier d’emprunt bancaire… En plus il faut qu’il soit accepté.
Mais quand ça passe, quel soulagement ! On voit la somme tomber sur le compte pro et là, c’est comme si on avait gagné au bandit manchot.
Le problème de cet argent, c’est qu’on a toujours un peu l’impression qu’il tombe du ciel. On a pas sué sans et eau pour l’obtenir.
Et c’est là le problème.
Le dépenser est bien plus facile que lorsqu’on a dû épargner euro après euro pour constituer notre patrimoine.
Mais rappelez-vous, chaque euro emprunté augmente la pression sur vos épaules. Vous êtes redevable.
Dans notre exemple, le resort n’a pas réussi à remplir ses chambres. Hors saison ou pas, quand la dette devient insoutenable, vous coulez !
Astuce : Démarrez petit et gardez une réserve, une caisse de secours. Laissez-vous une marge d’ajustement.
Vos réserves de cash sont l’oxygène de votre entreprise. On est pas des start’up qui consomment du capital risque !
« L’argent que vous empruntez aujourd’hui est le sommeil que vous perdrez demain. » – Proverbe entrepreneurial
3. La haute saison ne dure pas 12 mois…
L’idée, c’est de bien dimensionner son projet. Il vaut mieux refuser des séjours en haute saison (ça créé un peu de frustration, c’est excellent) que de surdimensionner votre offre.
Créez de la rareté, pas du mass market.
Imaginez que l’on puisse fabriquer des diamants à partir du CO2 en quelques minutes…
Le prix chuterai et son attractivité aussi.
Taillez un diamant, polissez-le, ajoutez des facettes (des offres complémentaires pour augmenter le panier moyen).
Vous obtiendrez une croissance organique ultra saine.
Et constituez une tréso pour les mois creux. Sans devoir trop casser vos tarifs en basse saison.
« Winter is coming » – Devise de la Maison Stark dans Game of Thrones
4. Le bon moment, c’est maintenant… Pas dans 3 ans !
Beaucoup attendent le moment parfait.
Le bon terrain, le bon partenaire, le bon budget. Mais pendant ce temps, certains avancent.
Le moment parfait n’existe que dans les rêves.
Spoiler alert : on vit dans un monde beaucoup plus pragmatique.
Vous avez une vision à 3 ou 5 ans ? C’est top !
En vrai vous pouvez imaginer pas mal de scénarios mais il est fort probable que rien ne se passera comme vous l’avez décidé.
D’après moi il vaut mieux commencer le plus tôt et le plus simplement possible.
Aucun bébé ne passe du quatre pattes au tartan d’une piste d’athlétisme ! Il y a des étapes.
Et si vous voyez aujourd’hui des projets qui vous inspirent (perso, j’adore le resort suisse Whitepod), souvenez-vous que ce que vous voyez est le résultat d’un grand nombre d’étapes et d’adaptations. Bref, c’est l’ensemble des décisions prises pendant plusieurs années qui ont conduits les propriétaires à ce résultat.
Astuce : Lancez un projet pilote. Par exemple un seul hébergement, un site simple, et de la com’. C’est suffisant pour commencer.
« Commencez où vous êtes, utilisez ce que vous avez, faites ce que vous pouvez. » – Arthur Ashe
5. L’humain ou l’égo ?
En tant qu’entrepreneur, il faut toujours se méfier de son égo.
Il peut nous apporter la motivation nécessaire pour déplacer nos montagnes au quotidien. Mais il est parfois perfide, nous entrainant dans des batailles inutiles et coûteuses en terme d’énergie et de finances… Avoir le plus grand dôme, le mieux équipé, de la com’ sur papier glacé, des dépenses somptuaires…
Alors que le business de l’hospitalité avec nos hébergements insolites repose avant tout sur l’HUMAIN. Je pense à des valeurs simples comme :
- L’authenticité
- L’accueil
- La personnalisation
- L’écoute
- Le service
Voilà ce qui attire vraiment les voyageurs aujourd’hui. Pas d’égo là-dedans !
Un lieu magnifique sans âme, c’est comme un palace sans clients : impressionnant mais inutile.
Et la bonne nouvelle, c’est qu’on peut créer des expériences authentiques et luxueuses sans forcément une débauche de moyens !
J’examine les codes du luxe en hôtellerie depuis pas mal de temps et j’aime extraire de mes séjours des petites astuces applicables immédiatement à nos hébergements. Je vous en partagerai dans un prochain billet…
Astuce : Misez sur la qualité des relations, des expériences simples mais vraies, c’est plus important qu’un jacuzzi !
Citation : « Les gens oublieront ce que vous avez dit, mais jamais comment vous les avez fait se sentir. » – (attribuée à) Maya Angelou
En conclusion : Bâtissez lentement, mais sûrement
L’entrepreneuriat est déjà assez épuisant comme ça ! Allez-y par étape car tout se joue dans la durée.
On devient de plus en plus rentable au fil du temps si l’on maitrise l’envolée des coûts fixes comme des des coûts variables.
Révisez régulièrement vos lignes de dépenses et questionnez-vous :
- Cette dépense est-elle vraiment nécessaire à mon business ?
- Existe t’il une alternative moins chère ?
- Peut-elle être remplacée par l’IA ou autre ?
- Pet-elle être renégociée ? Téléphone, internet, assurances… Ces postes doivent impérativement être renégociés tous les 2-3 ans. Ces fournisseurs n’offrent aucune prime à la fidélité (et c’est un comble que je n’ai jamais compris !)
Vous n’avez pas besoin de créer un empire en un an. Ce qu’il vous faut, c’est un projet qui tient debout, saison après saison. Commencez petit, restez aligné avec vos valeurs, et surtout, gardez les pieds sur terre.
Alors, prêt à construire quelque chose de beau, de vrai, et de durable ?
Guillaume de Geodome.co
Sources :
Forbes : https://www.forbes.com/advisor/business/small-business-statistics/